Lewis / Il est 9h27 le 27 juin 2024
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Maxime Le Forestier - Né quelque part
Music video by Maxime Le Forestier performing Né quelque part. (C) 1988 Coïncidences http://vevo.ly/LCwavI
Hier, j'ai commencé la lecture d'un roman de Peter May, auteur conseillé par une amie. Nous sommes sur l'île de Lewis, à l'ouest de l'Ecosse, un coin superbe comme on dit, vu de loin, sans le vent, la pluie et la température, très beau en photos et...dans les romans. Néanmoins, quand je lis ce roman policier, il donne une envie furieuse d'aller y voir, malgré les intempéries manifestement courantes quelque soit la saison. Il est préférable d'y aller l'été,c'est évident. Il y a un mort, trucidé de manière fort désagréable, dont le trépas ressemble étrangement à un autre décès, à Glasgow, dans le process, comme on dit aujourd'hui. Le héros est flic, originaire de l'île et se trouve embarqué dans un retour aux sources qui devient le fil d'Ariane de ce texte, prétexte à de multiples chemins de traverse sur les mœurs et coutumes de ce lieu isolé. Comme dans tous les endroits loin de tout, les usages sont fort différents des autres contrées plus peuplées et moins sujettes aux variations d'humeur, en lien avec un climat taquin et ombrageux.
L'être humain reste le même, physiologiquement parlant, dans le monde entier. A part quelques réflexes d’adaptation au milieu ambiant, l'homme ressent le froid, la faim et la fatigue comme tout un chacun confortablement installé dans une région "ordinaire".
L'Ecossais aime aussi le soleil, comme vous et moi, celui qui vous réchauffe les omoplates quand vous marchez sur un chemin une après-midi de printemps, après plusieurs semaines de pluie et de grisaille.
J'écris cela en tant que breton qui a vécu en d'autres régions plus ensoleillées, c'est pareil pour celles et ceux qui vivent plus au nord. Un islandais m'avait dit que la nuit qui s'abat sur le pays chaque année, avec quelques heures d'un jour blafard était difficile et que la déprime pouvait s'installer rapidement si l'on y prenait pas garde. Elles et ils sont normaux, un rayon de soleil vous met de bonne humeur, surtout quand quand il est rare.
Pourquoi je parle de ça aujourd'hui ?
Juste pour vous dire que nous sommes tous pareils, que nous aimons tous sur cette planète à peu près la même chose, la paix, de quoi vivre et voir grandir les enfants.
Les images publicitaires planétaires qui vantent tel ou tel produit sous les yeux ébahis de populations dans le besoin suscitent une envie, une frustration inimaginable quand une télévision est allumée dans les décombres d'une ville en ruine. Qu'un homme puisse avoir envie d'y goûter est naturel, qu'il soit attiré par la richesse n'a rien d'irrationnel. Il n'a rien, que sa bonne volonté, sa compétence qu'il mettra à contribution. C'est tout et c'est humain.
Le discours de haine de l'autre que l'on vous sert est d'autant plus abjecte que notre richesse fondamentale est née sur les décombres des pays d'origine de ces gens que l'on nous pousse à rejeter. Je suis un être humain avant toute autre considération, un citoyen du monde.
Je suis français parce que je suis né ici, j'aurais pu naître ailleurs, cela ne fait pas de moi un être supérieur.
Quelle importance cela a-t-il que mon voisin soit né ailleurs ?
Je sais que ce discours peut être maladroit mais le rejet de l'autre se paiera un jour.
N'oublions pas que nous sommes allés chez eux avant qu'ils ne viennent chez nous et puis ,franchement, dire "chez eux" ou "chez nous" a t-il encore un sens à l'heure où la planète commence à montrer des signes d'impatience, où que l'on soit ?
L'île de Lewis est un endroit magnifique que je visiterai bien un jour mais où je ne m'installerai pas parce que j'ai ce qu'il faut ici et qu'il y fait un climat qui ne me sied guère.
Bonne journée
Bises
Des images d'un peu partout...