Micro-trottoir / Il est 8h52 le 26 juin 2024
Le micro-trottoir est le degré zéro du journalisme, c'est pourquoi il est fort usité de nos jours. Il correspond en plus au panurgisme ambiant, à un retour du soi-disant "bon sens" populaire, suite de poncifs et de contre-vérités qui font le miel des rédactions, qui trouvent là de quoi alimenter l'écume des jours ourlant la vague brune en passe de déferler sur nos côtes. Je lis ce matin quelques papiers dans "Courrier International" dont le thème depuis la semaine dernière est le vote aux Européennes puis la dissolution par le prince "sans tête". Les correspondants étrangers (attention!) ont analysé le fait politique puis sont descendus dans l'arène des territoires, à la rencontre du peuple français et nous y voilà, dans ces savoureuses entrevues dans nos bourgades, marchés et centres commerciaux conviviaux qui ornent nos agglomérations.
Les journalistes d'ailleurs ne saisissent pas vraiment le pourquoi de ce vote, mi protestataire, mi-en accord avec les propositions du RN. La vision souvent romantique qu'ont les correspondants étrangers de notre pays se heurte cette fois à un discours nettement moins sympathique, plus proche de l'idée que l'on se fait de ces Français de l'occupation allemande de 40 à 44. En effet, ce qui ressort est que nous sommes occupés par des gens qui n'ont rien à faire chez nous, qui vivent des allocations, qui génèrent l'insécurité et que le RN, on ne l'a pas essayé, allons-y, ils nous en débarrasseront...
Le mélange des genres atteint ses limites, j'en conviens mais nous y sommes, dans l'amalgame, chaque jour qui passe sur les médias nous assène des approximations, une bouillie journalistique qui ne peut que renforcer un nivellement de la conscience politique.
Les Français de"souche" dénonçant les juifs pendant la guerre ont-ils donner naissance à celles et ceux qui dénonceront bientôt les "sans-papiers", mesure proposée dans un pays européen il y a peu, et dont nous risquons peut-être de voir apparaître un texte similaire.
La France de la baguette et du béret n'est pas loin.
L'irresponsabilité collective est en marche, la bêtise qui la nourrit se gargarise et s'alimente à la source de ces coups de sonde improbables.
Allez-y, votez...
Les images du jour complètent celles d'hier. Nous sommes à l'embouchure de l'Aber Wrac'h dans le Nord-Finistère...
La bande-son poursuit l'idée d'une autre France que celle qui qui nous est proposée.