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Faille spatio-temporelle / Il est 8h53 le 23 juillet 2024

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Abbaye de Beauport, près de Paimpol, quelques images.

Lieu de promenade idéalement situé en bord de mer, le seigneur qui décida au 13ème siècle d'y bâtir une abbaye avait dans l'idée d'y créer un pôle de création de richesses. Il acquit moult hectares de terre cultivable, les moines et chanoines s'y installèrent, firent travailler les agriculteurs du coin, trop content d'échapper à la servitude. Le voeu de pauvreté de l'ordre permit pendant une longue période aux paysans de vivre de leur travail. Les surplus générés par leur activité étaient vendus sur les marchés des environs, assurant une stabilité économique jusqu'au jour où le roi de France fit main basse sur cette entité échappant à son contrôle, le roi en question était François 1er. Il s'en suivit une période de lent déclin jusqu'à l'abandon pur et simple de l'abbaye aux autorités locales, la révolution française fit le reste. Au 19ème siècle, l'entretien trop onéreux du lieu accéléra son délabrement jusqu'à la classification par Prosper Mérimée en 1862, permettant quelques. Le propriétaire du lieu permit une utilisation des bâtiments jusqu'à la dernière génération qui en fit don à la collectivité et permit ainsi via une association locale, une réhabilitation et des travaux de restauration depuis 1992.

Ouvert chaque jour, tarif de 8 euros.

Une visite commentée est organisée trois fois par jour en saison.

La journée d'hier fut instructive, loin des soubresauts du monde. Ce qu'il y a de révélateur dans ce genre d'endroit est la fuite du temps. Le 13ème siècle est une époque où rien de ce qui compose notre quotidien n'existait. Les pierres qui s'élèvent autour de nous ont été acheminées, puis assemblées avec des techniques et une lenteur qui nous paraîtraient aujourd'hui d'une difficulté insurmontable. Les conditions de vie, d'alimentation, de confort, je pense au chauffage, à l'éclairage rendaient toute activité sujettes à de nombreux contretemps. La météo, guère différente, conditionnait l'existence dans ce qu'elle a de plus vital : se nourrir était la préoccupation principale, en dehors de toute autre considération. La spiritualité, l'aide de Dieu, n'était pas un passe-temps, le soutien attendu d'une entité supérieure permettait de passer outre les souffrances engendrées par un quotidien de tâches âpres et sans fin.

Il me semble que nous ne pouvons pas nous projeter dans ce temps. Je suis venu en ces lieux en 45 mn de voiture, loisir d'un retraité, statut social inexistant au 13ème siècle, pour de longues années. L'écoulement du temps n'avait pas le même sens, ne serait-ce que dans l'espérance de vie, pas de place pour la futilité non plus, les fêtes populaires étaient rares, le temps libre était compté, dédié souvent au culte, tout plaisir étant par nature suspecté de diablerie.

Bref, je visitai donc une abbaye dans une faille spatio-temporelle, visiteur privilégié, spectateur intrusif sans aucun des repères nécessaires à la bonne compréhension de ce qui donna naissance à cet édifice religieux. C'est le cas de la plupart des visites historiques que nous effectuons, nous gargarisant d'une richesse historique conséquente, simples témoignages du temps passé.

Je repris mon véhicule, traçant ma route vers de nouveaux décors, en l'occurrence un trait de côte dont on peut supposer qu'il n'a guère évoluer depuis la construction de l'abbaye.

Demain, les images de mère nature.

Bonne journée

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