Ici et ailleurs / Il est 7h56 le 15 août 2024
Hier, j'évoquais les incendies australiens de 2019, parce que je n'étais pas loin au début et que j'ai suivi la progression des flammes chez moi, à 18000 kms, en Bretagne, là où les incendies de forêt sont rares. Les inondations sont peu nombreuses, dans le registre des catastrophes naturelles. Nous avons le vent, qui souffle fort quelquefois, mais très franchement, si l'on établit des statistiques sur les risques, comme les compagnies d'assurance le font, nous sommes relativement tranquilles. Idem pour la délinquance et les incivilités en tous genres, ce qui n'a rien à voir, juste dans l'idée du bien vivre. Le meilleur des mondes n'existant pas, heureusement, nous nous en rapprochons, très loin de la majorité des habitants de la planète. Je répète très régulièrement qu'il ne se passe pas grand chose de stressant là où j'habite, ce qui est une vérité vérifiée au quotidien. Paisible est souvent synonyme d'ennui, si l'on ne meuble pas, ou si l'on ne s'invente pas des évènements susceptibles d’intéresser autrui. Les accroches journalistiques locales sont à cet égard assez vertigineuses dans l'anecdotique, du style " le chat de la mère Michu a disparu, la police se perd en conjectures..." ou " le bar-tabac de la rue des Martyrs a changé de propriétaire...".
Le petit monde de Don Camillo frémissait de ses tracas de grenouille de bénitier, d'écarts de comportements, jusqu'à l'enterrement, autre figure de proue de l'évènementiel villageois. La rubrique des obsèques est la plus lue du journal Ouest-France, remerciements ou annonce de l'accompagnement vers un monde meilleur.
En écrivant ces quelques lignes, j'ai en mémoire le reportage revu hier soir sur une région du monde dont on ne parle jamais, le sud-Soudan, dernier Etat créé sur notre Terre bien-aimée en 2011. Le Nil bleu traverse le pays du Sud au Nord et génère des inondations catastrophiques qui touchent plus du tiers du pays. La famine touche une grande partie de la population, et les moyens d'y remédier sont très difficiles à mettre en place, faute d'infrastructures ainsi que les risques liées aux factions en armes, reliquat de la guerre civile qui a pris fin en 2020. Le reportage montre les difficultés de déplacement de populations qui ont tout perdu, leurs terres se retrouvant noyées sous deux mètres d'eau. La débrouillardise, l'ingéniosité ne suffisent pas, faute de moyens les plus basiques.
Personne ne parle de ces endroits, lieux de vie de millions d'êtres humains. Se focaliser sur des guerres médiatiques est une nécessité, certes, globaliser les causes de tous ces affrontements serait peut-être plus efficace, je ne sais pas.
En simultané, il y avait un autre reportage sur l'isolement de l'ethnie Karen au nord de la Thaïlande, pays riche d'Asie du Sud-Est, qui a les moyens de faciliter la vie de cette population. Ceux-ci paient aujourd'hui leurs choix politiques d'antan.
Quand l'émission se termine, nous échangeons et l'on découvre que le Sud-Soudan est dernier dans le classement de l'IDH, Indice de développement humain.
Qui est le premier ?
La Suisse, suivi de la Norvège et de l'Islande.
La France est 26ème, le Sud-Soudan est 190ème et bon dernier, comme je l'ai mentionné.
Si une civilisation autre existe sur une autre planète, je leur demande gentiment de venir nous donner un coup de main, voire plusieurs, en secourant les malheureux et en neutralisant les malfaisants.
Merci à vous
Bonne journée
La bande-son va de soi, come on John...
Et les images sont d'ici...