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Invisible / Il est 8h20 le 24 août 2024

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Invisible / Il est  8h20 le 24 août 2024

La rentrée littéraire démarre très tôt, très en avant de la rentrée scolaire, politique ou d'un quelconque regain d'activité dû au changement de saison. Les romans jetés en pâture aux lecteurs affamés existent depuis plusieurs semaines sur les étagères des journalistes, libraires et autres prescripteurs, celles et ceux qui pourront vous conseiller, vous orienter où vous dégouter (j'en connais) d'une production (quel vilain mot) éditoriale automnale dont un des seuls buts est de tenter de glaner un prix littéraire quand les feuilles mortes commencent à jaunir le sol des parcs de nos charmantes cités. Les prix sont une spécialité française. Il y en a ailleurs mais chez nous, ils sont légion, chaque territoire y allant de sa gloire locale pour décerner une couronne au nom du littérateur à la notoriété ne dépassant généralement pas les frontières de l'arrondissement ou de la région, par ailleurs connu pour son foie gras, son vin à nul autre pareil, ou ses jardins extraordinaires. Plusieurs centaines de livres tentent de se faire une place chez les marchands de rêves. La logistique est une des clés du succès, en dehors de toute qualité des textes proposés. L'efficacité de la diffusion, la conviction d'un commercial plusieurs semaines en amont, un bon déjeuner aussi, ça aide et l'envoi de ce qu'on appelle un "service de presse" avant l'été, tout cela concourt à la visibilité (j'oubliais la jaquette) d'une prose dont nous aurons oublié le titre l'an prochain à la même époque. C'est injuste car s'il y a beaucoup d'appelés, il y aura peu d'élus et beaucoup de déçus, d'amères potions avalées et de colères rentrées. L'écriture est un travail de solitaire, des heures de contorsions émotionnelles, de labeur scriptural que chacune et chacun des forçats de la plume ou du clavier tentera de faire partager. En retour, dans les nombreux salons qui éclosent chaque année, l'écrivain(e) cherchera un regard, le geste de celui qui prend l'ouvrage, le retourne afin de parcourir le texte de la quatrième de couverture, le repose ou entame la conversation, signe d'intérêt, la suite reposant sur l'instant magique des premiers mots échangés, verbalisant des heures de silence par le fil ténu de la parole.

L'offre est abondante, plus de 450 romans en cette rentrée 2024, les premiers papiers sortent dans la presse prescriptrice, les notes enthousiastes de lecture de votre libraire vous noient sous des torrents d'éloges souvent méritées, quelquefois décevantes.

A vous de choisir ou de passer votre chemin, d'attendre l’écrémage ou d'écouter la petite musique du silence de ces  textes dont personne ne parle, faute d'entregent.

Les invisibles sont les plus nombreux, certains libraires s'en font l'écho, j'en connais dans mon département dont les choix sont audacieux, à voir bientôt.

Bonne journée

La bande-son vous trottera dans la tête toute la journée...

Images du jour, prises en janvier de cette année.

 

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