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La mijaurée d'Auguste C. d'ELISABETH LAUREAU DAULL aux Ed Database

Publié le

Avis paru sur BABELIO

Il est des livres qui méritent mieux que leur anonymat relatif et d'autres qui gagneraient à rester dans l'ombre. J'ai acheté ce roman au salon "Etonnants voyageurs" sur le stand d'un petit éditeur après une conversation avec l'autrice, dame charmante. L'écriture va avec le style de la dame. L'histoire en elle-même en vaut bien une autre, elle se base sur le personnage d'Auguste Conte, philosophe français du 19ème siècle, dont je ne connais pas la pensée profonde mais dont l'auteure a manifestement apprécié l'oeuvre puisqu'elle l'a enseigné, professeure de philosophie de son état.
L'intérêt réside dans le ton léger et badin, moqueur et drôle sur l'homme et sa vie privée, empreinte d'une folie douce, d'un errement typiquement masculin envers une jeune et diaphane demoiselle de l'âge d'être sa fille. La belle désirée est fort embarrassée de cet émoi d'un homme connu face à qui elle ne sait comment réagir. le monsieur est marié, a répudié sa légitime, qui s'accroche malgré elle à un homme dont elle ne sait elle-même que penser, que ressentir malgré l'évidente muflerie du grand philosophe. D'errances en scandales publics, l'homme Auguste Conte descendra les marches de l'équilibre mental et passera les dernières années de son existence à vouer un culte à une belle et inaccessible beauté éthérée et fagile.
Le livre est fort plaisant à lire, la femme se joue de l'homme dans cette période où celui-ci se croit dominateur, et se voit mener par le bout du nez, empêtré dans ses hormones, au delà de toute pensée rationnelle, un comble pour le positiviste Auguste Conte, en grand travail de construction d'une philosophie dénuée de toute émotion parasite.
Drôle et impertinent.
A lire

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