Summertime / Il est 7h42 le 23 août 2024
Nos amis belges ont une spécialité qui devrait nous rassurer : la non-gouvernance. Le record est de 490 jours sans gouvernement entre 2019 et 2020. Ils sont actuellement, comme nous autres, sans gouvernement effectif. Ils négocient, discutent. Le dernier négociateur vient de rendre son tablier au roi des Belges, après deux mois de palabres. Apparemment, la Belgique a survécu à plusieurs vacances de pouvoir. Nous, Français, passons l'été sans Assemblée ni gouvernement. Les hauts fonctionnaires, techniciens des ministères, travaillent aux affaires courantes, préparent le budget, le même que l'an dernier, faute d'orientation politique. Recettes-dépenses, poste pour poste, on ne change rien. Cet état de fait, et l'exemple des Belges, ainsi que d'autres cas (Pays-bas) relativisent l'action politique, surtout l'utilité du personnel qui s'agite beaucoup en période électorale, brandissant l'apocalypse en cas de victoire des opposants. Le langage très fleuri que l'on lit ou entend est à cet égard assez grotesque. C'est le fond de commerce du RN que de grossir le trait jusqu'à la caricature, des autres quand ils évoquent la gauche au pouvoir. La pauvreté des anathèmes, la récurrence observée depuis des décennies sont une gifle au bon peuple. Pourquoi se priver de proférer des outrances, si cela est pris au premier degré et se traduit dans les urnes.
Nous avons les élus que nous méritons, beaucoup de personnes compétentes et travailleuses, ainsi qu'une légion de matamores et de drôlesses. Qui se souvient de M.C Boutin ? Je pense à elle à cet instant, à Zemmour, autre pitre au discours haineux à qui deux millions de Français ont accordé leur voix.
Le président en exercice consulte, histoire de sauver les apparences, c'est un spécialiste m'as-tu-vu en poste. Une vieille tradition veut que l'on reçoive au palais les sujets qui se poussent du col, pressés de faire entendre leur opinion au quidam habitant Faubourg Saint-Honoré, qui n'en a cure mais c'est un sacrifice auquel il peut consentir, de voir défiler la piétaille du personnel politique. Sa décision est prise, n'en doutons pas.
Je prend ce ton sarcastique, à défaut d'une colère froide qui conviendrait mieux à ce mépris que l'on voit à chaque apparition de l'olibrius qui occupe une fonction "par effraction", par la bonne grâce du président d'avant, celui qui lui a mis le pied à l'étrier. Je terminerai par les mêmes sociaux-démocrates qui balaient d'un revers de main Mélenchon et Macron, argumentant sur la social-démocratie comme seul avenir possible.
L'avenir de ce courant idéologique, nous l'avons sous les yeux, l'Histoire ne saurait balbutier.
En attendant, le ciel est gris ce matin, averses prévues.
Bonne journée
Comme nous sommes encore en été, la bande-son rend hommage à Janis, la seule, l'unique.
Les images ont été prises à Washington en Juin 2022, lieu où se joue actuellement une élection aux conséquences qui dépassent les frontières d'un pays que l'on aime beaucoup détester ici, en France.