Bien-être de NATHAN HILL aux Ed Gallimard
Avis paru dans BABELIO
Je n'avais pas lu le premier livre de Nathan Hill, je lis celui-ci et en ressort quelque peu ébloui par le travail effectué. La vie de couple est un sujet bateau mais traité avec brio, il sort des sentiers battus et des poncifs habituels. Est-ce vraiment le couple qui est ainsi démonté, trituré, ausculte et fouillé aux corps ? Je n'en suis pas si sûr tant la richesse des thèmes abordés est foisonnante. La société américaine et ses travers est découpée au scalpel dans une suite ininterrompue de focus sur ce qui constitue ses particularismes, ses tendances invraisemblables à l'introspection, sa réactivité parfois maladive et ses contradictions flagrantes. Je ne raconterai pas l'histoire, juste la trame qui sert de fil directeur aux exposés et autres analyses, fines et ciselées.
Jack et Elizabeth se rencontrent, ont un coup de foudre (?) réciproque, se marient et ensuite, c'est à cet instant précis que le couple ainsi formé construit sa légende urbaine, fait de découvertes et de mystères, d'amour et de détestation, d'excellence et de malhonnêteté entremêlés. le temps passe, aucun ennui de vient troubler l'installation de l'amour fou dans la routine, oxymore qui tue tout autant que la maladie.
Quelle maladie ?
Elles n'existent pas dans nos mondes aseptisés, sécurisés, ou tout aspect de la vie quotidienne peut et doit être remise en question à l'aune de l'excellence, concept épuisant qui finit par se mordre la queue, tourner en rond (ce qui est la même chose).
Qui domine qui ?
Pourquoi ?
A quel moment ?
Le mensonge est-il une donnée ?
Le subterfuge est-il un sport de combat ?
L'homme et la femme sont deux animaux différents, de la même espèce, certes, mais où et quand cela a-t-il foiré ?
Nathan Hill en profite pour nous donner quelques leçons ( fort drôles parfois) sur ce qui nous motive, nous aveugle et nous rend si sympathiques...
A lire absolument, ce livre est un concentré de jus de neurones, revigorant, pas une ligne d'ennui ni de lassitude à la lecture de ce (gros) roman.
Merci à lui.