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Châtiment de PERCIVAL EVERETT aux Ed Actes Sud

Publié le

Avis paru dans BABELIO

Pas lu de livre de Percival Everett depuis un certain temps. J'avais oublié le côté casseur de code et transgressif de cet écrivain dont j'avais apprécie quelques écrits assez loufoques.
Là, nous sommes sur un terrain trop connu. Le trait, s'il semble forcé, ne l'est pas vraiment tant les excès vus lors de la campagne de Trump confirment l'existence d'une population dont on a du mal à soupçonner l'arriération mentale. Le racisme ordinaire est dans l'ADN du pays, les violences policières sont ici dans le collimateur
Le cheminement des protagonistes oscille entre sidération et jouissance à peine masqué. Le second degré est omniprésent, désamorce des situations dramatiques grand-guignolesques. Le mélange fonctionne parfaitement, cet humour dans les réparties fait mouche, le ridicule, s'il ne tue pas, donne des armes aux inspecteurs, leur impuissance s'en trouvant quelque peu atténuée. Le délire de la contagion à d'autres états prend corps, l'apparition d'hordes emballe définitivement vers des contrées horrifiques, échappant au genre policier, la zombification prête alors à sourire, là où l'on aperçoit la parabole dévastatrice d'une impossible vie commune. Vivre aux USA aujourd'hui vous impose une caricature de démocratie, une haine de l'autre, qui commence par celle de l'afro-américain, s'étend aux asiatiques et aux latinos.
Le ver est dans le fruit pourri de la richesse coupable d'un pays, dont un des piliers fut l'esclavage, à jamais inscrit dans la conscience américaine.
A lire, histoire de dissiper sous l'humour caustique le poison du racisme ordinaire.

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