La mort immortelle de LIU CI XIN aux Ed Actes Sud
Avis paru dans BABELIO
Après moult tergiversations, j'abandonne la lecture du troisième tome à la page 605 sur 934.
J'ai beaucoup de livres sur ma PAL et je ne suis plus dans le feeling nécessaire à la poursuite de cette quête interstellaire dont je ne perçois plus le sens.
La trilogie est un défi de lecture dans un genre pas simple de prime abord. Les multiples références techniques et conceptuelles sont nécessaire à la compréhension de l'ensemble, lui-même une parabole elliptique (houlà!) sur l'espèce humaine. le recul de l'auteur sur l'homme en général donne le vertige, permet de relativiser quelque peu les évènements réels de notre temps. Est-ce une lâcheté que de prendre de la distance ou une simple précaution mentale ? Je pencherai pour la deuxième réponse tant la direction que prend notre espèce dépasse les fictions les plus pessimistes. La réalité a ceci de têtu qu'elle s'applique au quotidien, dans les moindres détails, dans la perception de ceux-ci et les conséquences d'actes futiles à la portée insoupçonnée dans l'instant où ils sont mis en pratique.
Loin de Musk et ses délires égotistes martiens, l'auteur évoque l'absolue nécessité d'une mise à distance entre NOUS et la planète TERRE, non pour des raisons purement auto-centrés, mais pour des raisons philosophiques, de remise à niveau de notre logiciel cérébral collectif. L'appropriation de la Terre par l'espèce humaine contient une horreur absolue, la destruction de notre matrice sans laquelle nous ne serions pas là, tout simplement. La négation de notre existence est en marche, depuis quelques siècles déjà, l'hystérie de la découverte d'autres terres sur la planète depuis Christophe Colomb, l'acculturation galopante qui arrive à terme en ce siècle pousse un auteur de fiction à chercher des réponses, voire des solutions. L'imaginaire permet toutes les audaces, cette trilogie en est une...
Merci à Liu Ci Xin mais je laisse là cette longue marche...