Ere nauséeuse / Il est 8h46 le 22 janvier 2025
Dans l'avion, Clarisse manipule un drôle d'engin. Son voisin de première classe jette un oeil furtif , poussé par la curiosité. Elle le remarque, lui sourit et satisfait sa curiosité en évoquant un outil de communication en phase expérimentale, autorisé en vol. Elle le rassure, il acquiesce et retourne à sa lecture. La mise en phase de la tablette tactile est protégée par une bordure plastifiée de deux centimètres de haut, empêchant toute lecture latérale. Ce qu'elle visualise à cet instant est inaccessible à qui que ce soit. Une vue en temps réel de trois lieux devenus incontournables, en 3D, et en incrustation le président américain dans l'exercice de ses fonctions, ou non, simplement dans la vie réelle, du plus officiel au plus intime. Clarisse a quelques heures pour se familiariser avec la technologie high-tech, indétectable, légère et dont l'apparence élimine toute suspicion, un livre ordinaire dans son sac à main. Chaque page contient les éléments numérisés de l'environnement du maître de la Maison Blanche et de ses autres résidences, plans, éléments de confort, sécurités, armes assurant l'immunité de l'homme le mieux surveillé et protégé du monde. La transparence est le maître-mot du concept.
Ailleurs, le masque est synonyme de traîtrise, passible de bannissement, le mensonge est létal, inexistant par nature, la fourberie, un art du passé. Voir en étant soi-même visible, de tous temps, en toutes circonstances. La tablette est restée un prototype, abandonnée par son inutilité. Elle retrouve ici une application optimum, au service d'une espèce que les aliens ont pris sous leurs ailes protectrices, contre eux-mêmes. Il ont jugés après leur dernière incursion, qu'il y avait urgence à intervenir. Les quatre femmes sont des créations fictives, à qui ils ont donné vie, structures mentales et physiques, avec pour chacune ce que l'on peut qualifier d ordre de mission.
Pas de violence dans le déroulé, cela n'existe pas, tout doit être exécuté dans la douceur, l'immixion inconsciente et la neutralisation des noeuds néfastes du Mal. Nulle magie, une simple alchimie s'allie aux algorithmes chéris de l'espèce humaine, devenus le prolongement d'un inconscient collectif dont il ne reste plus qu'un délitement agonisant. Il suffit, à ce stade, d'introduire une formule auto-programmable modifiant petit à petit les émissions d'information, un retournement de fake-news, si nous simplifions le propos. Une seule obligation : s'introduire dans les lieux de pouvoir, au sein même de la source de la malfaisance.
Esther est munie du même prototype, dans son approche de Pékin, la difficulté est ici plus grande dans l'imperméabilité du système. Le choix d'Esther par les voyageurs réside dans sa capacité à saisir les frémissements dans les arcanes d'un pouvoir monolithique, son expérience passée a été passée au scanner (l'équivalent), dénichant un mode analytique pointu dans ce type de situation.
Mylène restera elle-même, même outillage, elle se glissera subrepticement, attendra le signal de mise en route du processus, simultanéité obligatoire entre les trois actrices d'un changement de paradigme.
Nous procèderont demain à la mise à feu du premier étage de la fusée.
Sylphide n'interviendra qu'en dernier recours, rôle-clé cloturant une ère nauséeuse.
Bonne journée
Musique d'un autre temps et images d'ailleurs.