Incertains / Il est 8h34 le 30 janvier 2025
Au cours des derniers jours, j'ai écrit une histoire courte, parabole autour de quatre dames fictives inspirées plus ou moins de personnes que je connais ou que j'ai connues. Ce conte s'arrête là, avec une question :
Nos bienfaiteurs vont-ils intervenir ou non ?
Non, ils n'interviendront pas car ils n'existent pas. Le sort de l'humanité n'est pas entre les mains d'entités de fiction ou de puissances autres tels que Dieu ou autre élucubration d'esprit simple ou maladif. Les femmes et les hommes sont seul(e)s avec leur conscience, leurs envies, leurs morales à géométrie variable et leur force, ah, leur force brute, l'alpha et l'oméga de l'évolution de l'homo sapiens, on se demande parfois l'origine de "sapiens", qui pense, on se demande quand le bipède a trouvé le temps et l'énergie de penser, trop occupé à taper sur son voisin pour montrer qu'il est le plus costaud.
Le résumé est ainsi, démarre dans la cour de récréation ou le terrain vague, faute de mieux, la femelle regarde les mâles s'écharper, choisit le bellâtre, par souci de protection, ou le faible, par souci de protéger, une femme, une soeur ou une mère.
Là aussi commence l'humanité, la naissance du monde, non, la naissance de l'être humain, le monde est autre, multiple, infini. Courbet simplifia le propos, choqua les bonnes âmes, qu'importe, il interrogea. Le tableau est au Musée d'Orsay, légérement en retrait, curieusement occulté.
Les oeuvres guerrières sanglantes, les souffrances des pseudos martyrs chrétiens étalent des chairs et des visages qui n'inspirent que...
Qu'inspirent ces tableaux ?
Un devoir de respect envers ces créarures qui "auraient "souffert pour nous, le devoir de continuer à courber l'échine face au fatalisme d'une vie vouée au labeur, de visionner chaque jour le creusement de notre tombe collective par une armée d'esclaves serviles (nous), sous les ordres de, comment les nommer, des "meilleurs" d'entre nous.
Le tableau de Courbet orne une des salles du vaisseau en orbite géostationnaire, face à lui le "Tres de Majo" de Francisco Goya.
Je lis la perplexité, ou l'indifférence.
Nos voyageurs ont laissé les quatre dames dans cette pièce où, j'oubliais, un pan des Nymphéas de Monet fait face au "Guernica" de Picasso. Les âmes errent d'un tableau l'autre, les aliens ont rencontré l'incertitude, il est urgent de ne rien tenter, le pire arrive toujours à l'heure.
Bonne journée