La mallette / Il est 12h49 le 24 janvier 2025
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Maria Callas - "Un Bel Di Vedremo" - Madame Butterfly, Act II
Maria Callas - Madame Butterfly: Act II; "Un bel dì, vedremo" Movie scenes - Memoirs of a Geisha, a historical novel by American author Arthur Golden, published in 1997. Maria Callas, soprano ...
Le vol pour Beijing est à l'heure, un direct départ 13 heures, arrivée le ledemain vers 8 heures du matin heure locale. Esther possède le même objet que Clarisse, adapté aux idéogrammes. Elle ne sait comment mais elle lit le mandarin, le nécessaire pour parcourir la presse locale. Elle est en mission, doit prendre connaissance des procédures. Un clignotant s'allume dans son esprit, signe annonciateur d'un mode "panique". Installée confortablement en classe affaires, elle parcourt les premières pages du bréviaire multilingue. Plusieurs versions sont disponibles, Français,Anglais et Mandarin. Les algorithmes sont multiverses, fonctions identiques adaptables à la cible. Les barrières sécuritaires chinoises sont polymorphes, ont envisagé toute forme d'intrusion, leur seule faiblesse réside dans l'impossibilité de parer à une attaque multizone de langage. La nécessaire bipolarité liée à deux formes de signes complique la tâche des crypteurs chinois. Les Voyageurs qui ont conçu l'immiscion ont relevé un degré de sophistication dont ils ne croyaient pas les humains capables. En remontant la temporalité de cette zone terrestre, ils ont découvert une constance dans le langage, cumul de signes de plus en plus sophistiqués correspondant à un raffinement conceptuel n'existant nulle part ailleurs sur cette planète.
Esther bénéficie du privilège quasi mystique de s'approcher du maître de l'Empire du milieu, la démarche consistant à obtenir une audience privée dont la teneur ne serait autre qu'un cadeau lié aux premières amours du leader chinois, à savoir la poésie classique. Le Shijing est un recueil de textes et chants, compilé par Confucius lui-même. Nulle trace des originaux n'existe, la tradition orale a permis sa transmission et la première transcription est postérieure de plusieurs siècles sauf...
Les voyageurs de l'Autre monde ont créé de toutes pièces, matériaux vieillis artificiellement, support datant du troisième siècle avant J-C., papyrus dont le paraphe final en chinois ancien atteste que le philosophe Confucius a participé au choix, avec ses disciples, de textes poétiques.
L'original est en possession d'Esther, un artefact pour le moins osé. Le rendez-vous a été pris plusieurs mois auparavant, dans le temps interstellaire, les multiples renseignements pris par les services de contre-espionnage ayant été soigneusement recoupés, l'emploi du temps d'Esther méticuleusement rempli, le tout s'accompagnant d'un sosie holographique à signature thermique. Esther, au cours de ce processus, était absente, comme nous l'avons compris.
Le nouveau grand timonier ne pouvait refuser l'entrevue, hors protocole et hors circuit diplomatique. Les goûts personnels sont un secret d'état et ne sont connus de...personne, sauf d'un journaliste américain, ex-correspondant à Shanghaï, qui fut contacté, en amont par les voyageurs, ensuite par les services secrets chinois. C'est le seul intervenant extérieur sur lequel une confiance puisse être établie. Esther ne fait que transmettre le précieux texte. Elle a pris connaissance de manière subconsciente d'une histoire succincte de la Chine, de sa grandeur supposée. Le livre aux algorithmes nano-transmetteurs sera dans une poche cousue, invisible. L'ADN du leader fut difficile à récupérer, le correspondant américain avait eu des entrevues privées, avec échange de revues et d'objets anodins sur lesquels il ne fut pas diffcile de glaner quelques éléments.
L'avion atterrit à l'heure prévue. Esther franchit les controles aisément, la prise en charge s'effectue rapidement, en mode VIP, personne ne s'interroge.
Dans la limousine, les amabilités fusent, surjouées mais le plaisir d'un tel accueil ne se refuse pas, même factice. Le véhicule passe devant la Cité interdite, bifurque dans une ruelle quasi invisible, un bosquet près du parc s'entrouve, laisse passer la voiture qui s'immobilise. Celle-ci descend via un ascenseur invisble de l'extérieur. Elle reprend mouvement en sous-sol.
Esther en déduit qu'ils sont sous la Cité. Sa valise reste dans le coffre. Elle récupère une mallette.
La suite sera pour demain.
Bonne journée