Poète / Il est 9h32 le 8 février 2025
Il pleuvait sur Brest ce jour-là...
Il est beaucoup question de l'intelligence artificielle en ce moment. La meilleure des antidotes réside quelque part dans un coin de nos cerveaux respectifs, celui que vous protégez à tout prix, celui que vous ne voudriez pour rien au monde dévoiler, cette part inavouable que l'on nomme poésie, poésie de la vie. Vous entendrez les quolibets sur votre âme d'enfant, sur la nécessaire condition d'adulte, de "responsabilité", de votre "devoir" envers la collectivité, de votre "utilité", mot ultime.
Mais à quoi sers-tu mon garçon ?
Tu rêves ?
Encore ?
Il rêve, il est dans les nuages, écoutez, vous autres, regardez l'inutile, le poète, qui fait des phrases, que personne ne comprend, même lui semble perdu.
Tu pleures maintenant ?
Il pleure, regardez-le, pauvre petite chose. T'ai-je touché ? T'ai-je frappé ?
Je vois un extrait d'une vidéo illustrant le morceau "Another brick in the wall" des Pink Floyd, un prof à l'ancienne se moque au son de rires assassins à la lecture de poèmes écrits par un des élèves, toute la cruauté et la bêtise contenues dans l'imagerie en noir et blanc seraient-elles une parfaite illustration de ce qui se passe, de l'impossible jardin secret, ou au contraire de sa force ainsi affirmée ?
Qu'est-ce qu'un fatras d'algorithmes savamment disposés peut, sous la houlette de programmeurs autistes, face au monde mystérieux de milliards d'antennes frémissantes, chaque seconde générant des univers à l'impossible logique...?
Rêvez éveillé, écrivez, dessinez, la course est lancée et surtout, gardez-le pour vous, le poème, il vous appartient, le sourire de l'enfant sous les larmes face aux éructations sera la réponse aux mixeurs de données côtés en bourse.
Bonne journée
Prévert, poète...