Etouffoir / Il est 8h03 le 18 mars 2025
Vu hier soir un film "Les graines du figuier sauvage", sorti l'an passé. L'Iran de la révolte suite à la mort de la jeune femme dont le voile était mal ajusté. L'hallucinante cause de cette rebellion définit le degré de décrépitude d'un régime qui ne tient sa population que par la terreur et le matraquage religieux. La vie d'une famille de Téhéran va basculer petit à petit dans une inextricable descente aux enfers, prisonnière de contradictions et de pressions qui traversent toute dictature. Elles ont toutes besoin de personnel aux ordres, achetant la conscience de serviteurs, plus ou moins zélés, à l'échine plus ou moins souple. Les valeurs de l'Islam servent de soubassement à une légitimité de plus en plus insupportable, notamment dans une population jeune, ouverte en partie sur le monde. L'injustice flagrante, les médias aux ordres créent le conflit au sein de la famille, le père doit son confort matériel à une servitude de chaque instant, conflit intérieur qui vole en éclats, laissant la place à une violence toute masculine. La traduction en images de cette désagrégation est lente, entre deux réparties, dans un mélange de coercition et de douceur feinte.
La lenteur même de la démonstration porte en elle l'insupportable étouffoir qui s'installe petit à petit. Le film dure deux heures quarante-cinq, demande un effort d'attention, sachant que l'interprétaion, toute en nuances, est exceptionnelle. Je n'ose imaginer vivre dans un pays tel que celui-là qui, par ailleurs, recèle d'innombrables richesses culturelles liées à une civilisation millénaire. La religion, désolé de me répéter, ne prône que le renoncement et la mort de l'âme.
Je voulais évoquer ce film, pas vu lors de sa sortie en salles.
La bande-son passait par là, et les images aussi, promenade paisible en bord de mer.