Urushi d'AKI SHIMAZAKI aux Ed Actes Sud

Le sel des ouvrages de cette autrice réside dans les petites surprises dans le déroulé de l'histoire qui nous ai conté. La pudeur inhérente à la narration japonaise ayant trait à la famille donne un ton anodin, badin, voire quelque fois un peu naïf, candeur jouée ou réelle. Il en résulte ici un côté enfantin, très fleur bleue qui peut prêter à sourire. La lecture peut s'avérer agaçante, le texte visant par ailleurs un public adulte. Les réactions et conversations s'en trouvent fortement codifiés, comme un jeu théâtral ampoulé. J'apprécie cette prose, reposante immersion dans le Japon où tout semble prévu d'avance, sans révolution ni rebellion particulière,, gens polis et respectueux.
La seule révélation du livre, passée dans les moeurs aujourd'hui, prend une importance considérable au vu des sentiments de l'héroïne, puis se fond dans un dénouement heureux, comme si l'acceptation et la tolérance étaient une évidence, ce qui ne semblait pas le cas au fil de l'histoire. La métaphore des vies que l'on répare au travers d'un art de la céramique est d'une grande poésie, là aussi, la patience et les regards des autres cicatrisent toute blessure.
Du bel ouvrage assurément, comme toujours chez cette autrice dont on apprécie longtemps après les finesses et subtilités d'observation du coeur des humains.
Merci
A lire