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Le livre de Kells de SORJ CHALANDON aux Ed Grasset

Publié le

Je poursuis mes lectures de récits de vie puisque la tendance en cette rentrée littéraire, bien entamée, a mis sur ma route de lecteur moults vies suffisamment passionnantes pour trouver éditeur jugeant bon de les faire partager. Ici, l'auteur a sa notoriété, mérité, nous livre un chapitre de son existence dont on peut sans risque qualifier de "compliqué". Je ne raconte pas, jamais, seul le ressenti compte dans un avis donné. L'homme dépeint a eu une enfance difficile, il part, et rencontre les bonnes personnes, si l'on considère la suite. Ce monsieur a quatre ans de plus que moi, ce qui a son importance dans les souvenirs évoqués, marqués par une vie politique qui paraît aujourd'hui appartenir à la préhistoire, de par l'importance accordée à l'idéologie, quelle qu'elle fut, l'emballement qu'elle suscitait avec les espoirs afférents, et, qui dit espoir, dit déception, voire désespoir. Les années 60-70 dont il est question, l'auteur est né en 1952, sont des décennies qui voient éclore des systèmes sociaux, des courants de pensée dans lesquels le collectif prime sur l'individu. L'homme seul échoue, s'il est en déshérence, condamné à la mendicité, à la déchéance à plus ou moins long terme, ceci est toujours le cas, le destin de chacun s'écrit tôt, sans qu'on le sache. La différence se dessine dans les rencontres, plus ou moins heureuses, la volonté, l'intelligence aussi, celle de l'adaptation, injustement méconnue. L'idéologie militante est excessive, elle est puissante dans l'empathie, notre narrateur étant lui-même à cette période dans un néant social et psycholigique abyssal, il se raccroche à ce train-là, celui-ci ou un autre et l'histoire du bonhomme peut démarrer. Le décalage de l'homme de la rue, vagabond de son état est en phase avec d'autres marginaux, plus à l'aise matériellement et socialement, revendiquant ce pas de côté. S'associer, en rebellion, va comme un gant à l'errant qui trouvera quelque espoir de transformation, structure mentale et intellectuelle, fondation indispensable à l'élevation à la condition d'homme.
Pas de jugement sur les erreurs inévitables, sur l'Histoire qui balaiera beaucoup d'illusions, juste un toit, un travail, une raison d'exister, puis d'être.
La naissance, non d'une vocation, mais d'une utilité d'un être nié jusqu'alors, cultivée ensuite avec talent.
Ayant lu d'autres ouvrages de l'auteur, le regard que je jette rétrospectivement est éclairé par une humanité faite d'expériences et de coups reçus.
Ce monsieur sait de quoi il parle quand il évoque, au hasard des pages, la souffrance, l'humiliation et une enfance volée.
Merci de cette lecture qui, pour des raisons chronologiques, me rappelle quelques souvenirs, sans nostalgie aucune, juste des images et de belles âmes.
A lire

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